Les lauréats des Prix du pionnier 2018
Les Prix du pionnier de l’Institut de la santé publique et des populations (ISPP) des IRSC soutiennent des chercheurs en début, en milieu et en fin de carrière qui continuent de contribuer de façon exceptionnelle à la promotion de la santé publique et des populations au Canada et ailleurs dans le monde, par l’entremise de politiques de santé et d’interventions fondées sur des données probantes.
L’ISPP des IRSC est fier de présenter les lauréats de 2018 :
Chercheur en début de carrière :
Chercheuse en milieu de carrière :
Chercheuse en fin de carrière :
Lauréats 2018 des Prix du pionnier de l’ISPP
« Je félicite les trois lauréats pour le travail exceptionnel qu’ils ont accompli afin d’améliorer la santé des populations au Canada et à l’échelle internationale. Les Drs Shield, Smylie et MacDonald ont contribué chacun à des programmes et à des politiques de santé qui font avancer l’équité sur le plan sanitaire. Je leur souhaite le plus grand des succès dans la mise en œuvre de leurs découvertes. »
Prix du pionnier de l’ISPP des IRSC – catégorie Début de carrière : Dr Kevin D. Shield
En 2016, la consommation d’alcool a entraîné la mort de 2,8 millions de personnes, soit 5,2 % de tous les décès dans le monde.
Le Dr Kevin D. Shield, scientifique indépendant et chef du centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation panaméricaine de la santé au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), est aussi professeur adjoint en épidémiologie à l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto. Ses travaux visent à améliorer les mesures de consommation excessive d’alcool au sein des communautés et des pays, ainsi qu’à évaluer les façons de réduire les conséquences négatives qui y sont associées.
Que représente le Prix du pionnier de l’ISPP pour vous?
« Il contribue à soutenir la recherche novatrice sur un problème qui existe depuis des millénaires. C’est la première fois que l’on évalue le nombre de personnes dans le monde qui présentent une dépendance à l’alcool ou aux drogues et qui reçoivent le traitement nécessaire », explique le Dr Shield.
Grâce au financement des IRSC, le Dr Shield a étudié les conséquences de la consommation d’alcool sur la vie de tous les jours, sur l’incapacité et sur la détresse et a examiné ce qui amenait les gens à aller chercher de l’aide en se rendant dans les urgences des hôpitaux ou au centre de crise du CAMH. Cette étude longitudinale, qui a servi de base à la thèse de doctorat du Dr Shield à l’Université de Toronto, portait sur environ 500 personnes de 17 ans et plus. Les résultats aideront les chercheurs à évaluer les services de santé offerts.
Le Dr Shield a signé 85 articles dans des revues avec comité de lecture ainsi que 15 chapitres de livres, et a été cité plus de 10 000 fois. En plus de ses travaux de recherche, le Dr Shield est un membre du comité directeur du Système mondial d’information sur l’alcool et la santé de l’Organisation mondiale de la santé. Il a aussi reçu plusieurs autres prix, dont une bourse postdoctorale des IRSC, une bourse postdoctorale du CAMH, une bourse d’études supérieures du Canada Frederick-Banting et Charles-Best, une bourse de chercheur-boursier des cycles supérieurs de l’Ontario, ainsi qu’une bourse de recherche de l’Université de Toronto.
Prix du pionnier de l’ISPP des IRSC – catégorie Milieu de carrière : Dre Janet Smylie
En 2018, la Dre Janet Smylie, directrice du centre de recherche appliquée Well Living House de l’Hôpital St. Michael pour nourrissons, enfants et familles autochtones, a appliqué de nouvelles méthodes statistiques communautaires pour démontrer que les Autochtones de London, d’Ottawa et de Toronto sont au moins deux fois plus nombreux que les estimations de Statistique Canada. Ces données probantes laissent croire qu’il y aurait en réalité beaucoup plus de personnes autochtones que l’on croit au Canada.
La Dre Smylie se bat pour que tous les Autochtones du Canada, qui sont de plus en plus nombreux, reçoivent des soins de santé appropriés ainsi que le respect qui leur revient.
Que représente le Prix du pionnier de l’ISPP pour vous?
« Je suis touchée et honorée de recevoir ce prix. Je suis heureuse de voir l’attention accordée à la recherche en santé autochtone en partenariat avec la communauté. J’aimerais dédier ce prix à tous les mentors autochtones et alliés, aux gardiens du savoir et aux activistes qui m’ont ouvert la voie, ainsi qu’aux générations à venir, qui sont porteuses d’inspiration et d’espoir. Je ne suis qu’une petite partie d’un très grand effort collectif visant à améliorer la santé et le bien-être des Premières Nations, des Inuits et des Métis », confie la Dre Smylie.
Grâce au financement des IRSC, la Dre Smylie étudie la façon dont les dirigeants et les chercheurs en santé autochtone et les communautés autochtones peuvent collaborer pour s’attaquer aux problèmes de santé des Autochtones en s’appuyant sur leur leadership, leurs visions du monde, leurs connaissances et leurs pratiques. La Dre Smylie travaille aussi en partenariat avec les services de santé autochtones dans le but de mettre au point un échantillonnage déterminé selon les répondants qui servirait d’outil pour obtenir des statistiques fiables sur les déterminants sociaux de la santé, l’accès aux soins de santé, le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’hypertension. Merck pour les mères a aussi financé des travaux de l’équipe communauté-hôpital-université-secteur privé de la Dre Smylie, le but étant de démontrer que l’offre de services complets en matière de maternité, de logement, de santé mentale et de soutien communautaire pour les mères autochtones vivant avec des problèmes sociaux pourrait contribuer à solidifier les familles et à diminuer les cas d’enfants pris en charge par l’État.
Médecin et scientifique métisse, la Dre Smylie détient une chaire de recherche en santé publique appliquée des IRSC en savoir autochtone sur la santé. Elle a recruté des chercheurs en santé autochtone et a offert le soutien de professionnels de la santé autochtone au centre Well Living House de l’hôpital St. Michael. Elle a publié plus d’une centaine d’articles évalués par les pairs sur la santé autochtone et a été invitée à s’adresser à divers publics lors d’évènements régionaux, nationaux et internationaux. La Dre Smylie a aussi fait des présentations lors de tables rondes parlementaires, à des sous-comités et à l’occasion de deux enquêtes (provinciale-territoriale) à titre de témoin expert. Elle a reçu un prix national d’excellence décerné aux Autochtones (Indspire) en 2012, et a été nommée parmi les 20 grands pionniers de la recherche en médecine familiale par le Collège des médecins de famille du Canada en 2015.
Prix du pionnier de l’ISPP des IRSC – catégorie Fin de carrière : Dre Noni MacDonald
Les vaccins ont permis d’éradiquer la diphtérie et la polio, mais voilà que des nutritionnistes et des célébrités se demandent si le mercure qu’ils contiennent pourrait causer l’autisme.
Depuis plus de 30 ans, la Dre Noni MacDonald, professeure de pédiatrie à l’Université Dalhousie et au Centre de soins de santé IWK, étudie la nécessité des vaccins à la santé et au bien-être des enfants dans le monde. Elle étudie aussi les maladies transmissibles sexuellement et encourage la collaboration dans le milieu de la recherche à l’échelle locale pour les communautés mondiales (en anglais seulement).
Que représente le Prix du pionnier de l’ISPP pour vous?
« Ce prix me fait chaud au cœur puisqu’il reconnaît l’entièreté de mes travaux. J’imagine que l’on peut dire que je me suis dévouée à l’amélioration des résultats pour la santé par la recherche, le traitement clinique et la sensibilisation », explique la Dre MacDonald.
La Dre MacDonald est membre du Réseau canadien de recherche sur l’immunisation, qui a reçu récemment du financement des IRSC. Le Réseau forme la prochaine génération de chercheurs en immunisation et favorise l’échange de connaissances sur l’innocuité des vaccins entre chercheurs et décideurs. Par l’entremise d’un groupe d’experts qui travaille sur la vaccination et la douleur (HELPinKids&Adults), la Dre MacDonald tente aussi de développer avec Santé publique, région de Niagara, un programme qui vise à diminuer la douleur et la peur des enfants lors des séances de vaccination en milieu scolaire. Le but est d’éviter que les enfants refusent des vaccins qui pourraient les protéger contre certaines maladies à l’âge adulte.
La Dre MacDonald a occupé plusieurs postes dignes de mention. Elle a notamment été la première femme à être doyenne d’une Faculté de médecine au Canada, à l’Université Dalhousie, la première rédactrice en chef de la revue Paediatrics and Child Health, qu’elle a elle-même créée, et chef de la Division des maladies infectieuses du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario. En 2008, elle a cofondé en Afrique de l’Est le programme MicroResearch, qui vise à renforcer la capacité de recherche axée sur la communauté qui s’attaque aux problèmes de santé locaux dans les pays en développement (comme la santé maternelle et infantile), et ce, grâce à la collaboration de différents professionnels de la santé. Ce programme est maintenant utilisé en Nouvelle-Écosse. La Dre MacDonald a écrit 400 articles et a reçu de nombreux prix, dont un prix de reconnaissance pour services exceptionnels de la Société canadienne des maladies infectieuses, une bourse d’études à titre d’invitée à l’Institut de médecine moléculaire de l’Université d’Oxford, le prix Ross de la Société canadienne de pédiatrie et le prix Service communautaire pour les diplômés de l’Université d’Ottawa.
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