Résumé du RIEM
COVID-19 et prise de médicaments durant la grossesse
Quelle est la situation actuelle?
Au début de 2020, plus de 100 millions de femmes enceintes dans le monde risquaient d’être infectées par le SRAS-CoV-2. En 2021, plus de 3 800 Canadiennes enceintes ont été infectées. On en savait peu sur les effets de la COVID-19 et des traitements associés sur la santé maternelle et néonatale, surtout pour différents âges gestationnels. Santé Canada a sollicité des données en contexte réel pour enrichir les connaissances sur les médicaments contre la COVID-19 durant la grossesse et leur effet global sur la grossesse et les issues maternelles et néonatales pour guider les futures études d’innocuité et d’efficacité et les recommandations pour la pratique clinique.
Résumé
- La compréhension des effets de la COVID-19 et des traitements associés sur la santé maternelle et néonatale peut guider les études futures et les recommandations pour la pratique clinique.
- Nous avons comparé la prise de médicaments contre la COVID-19 et la gravité de la maladie chez des femmes enceintes et des femmes non enceintes.
- Nous avons aussi comparé les risques d’issues maternelles et néonatales défavorables chez les femmes enceintes atteintes ou non de la maladie.
- Les données utilisées ont été recueillies par la CAMCCO (Alb., Man. et Ont.).
- Très peu de traitements ont été utilisés durant la grossesse, surtout par rapport aux femmes non enceintes atteintes d’une forme grave.
- Les femmes enceintes étaient plus susceptibles de présenter la forme grave.
- La COVID-19 durant la grossesse était liée à un risque accru d’avortements spontanés, de diabète gestationnel, de césariennes, de faible poids à la naissance, de petite taille par rapport à l’âge gestationnel, d’admission à l’unité néonatale de soins intensifs et de malformation congénitale grave.
- La forme grave de la COVID-19 était liée à un risque accru d’issues maternelles et néonatales comparativement aux femmes enceintes atteintes d’une forme plus légère.
Auteurs : A. Bérard (Qc), M. Walker (Ont.), S. Hawken (Ont.), S. Bernatsky (Qc), S. Eltonsy (Man.), P. Kaul (Alb.)
Renseignements : anick.berard@umontreal.ca
Quel était le but de l’étude?
- Estimer et comparer la prévalence de la prise de médicaments chez des femmes enceintes atteintes de la COVID-19, des femmes enceintes sans COVID-19 et des femmes non enceintes en âge de procréer (de 15 à 45 ans) atteintes de la COVID-19.
- Décrire le degré de gravité de la COVID-19 chez les femmes enceintes ou non et l’utilisation de médicaments dans ces deux groupes.
- Évaluer l’effet de la COVID-19 sur la grossesse et les issues néonatales durant la grossesse et comparer les taux d’issues maternelles et néonatales défavorables chez les femmes enceintes atteintes ou non de la COVID-19.
Comment l’étude a-t-elle été menée?
- En utilisant la Cohorte canadienne mère-enfant (CAMCCO), une infrastructure de recherche collaborative alimentée par des données en contexte réel provenant de vastes bases de données provinciales sur la santé, nous avons inclus des femmes en âge de procréer (de 15 à 45 ans) assurées par un régime public de l’Alberta (Alb.), du Manitoba (Man.) et de l’Ontario (Ont.) (du 28 février 2020 à la date des dernières données disponibles).
- Pour chaque province, deux groupes ont été créés : i) femmes enceintes ayant complété au moins un trimestre pendant la période de l’étude quel que soit l’état de gestation; ii) femmes non enceintes ayant eu un test positif de COVID-19.
- La présence de la COVID-19 était déterminée par un résultat de test positif ou la présence du code U07.1 de la CIM-10-CM. La forme grave de la maladie était définie par l’admission nécessaire à l’hôpital. L’exposition aux médicaments était évaluée 30 jours avant ou 30 jours après la confirmation de la maladie (par test ou diagnostic).
Qu’a révélé l’étude?
- L’étude incluait 150 345 femmes enceintes (dont 3 464 [2,3 %] atteintes de la COVID-19) et 112 073 femmes non enceintes ayant un diagnostic de COVID-19.
- Les femmes enceintes atteintes de la COVID-19 étaient plus susceptibles de présenter la forme grave de la maladie par rapport aux femmes non enceintes (11,40 % vs 1,60 %, p<0,001).
- La prévalence de la prise de médicaments dans les 30 jours précédant et suivant le diagnostic était inférieure chez les femmes enceintes comparativement aux femmes non enceintes, en particulier chez celles présentant une forme grave de la maladie.
- Les médicaments les plus utilisés pour traiter la COVID-19 durant la grossesse étaient les antibactériens (13,96 %), les psychoanaleptiques (7,35 %) et ceux habituellement utilisés pour traiter le syndrome obstructif (3,20 %).
- La COVID-19 durant la grossesse était liée à un risque accru d’avortements spontanés, de diabète gestationnel et de césariennes, et à un risque accru de faible poids à la naissance, de petite taille par rapport à l’âge gestationnel, d’admission à l’unité néonatale de soins intensifs et de malformation congénitale grave.
- Chez les femmes enceintes, la forme grave de la COVID-19 était liée à un risque accru d’issues maternelles et néonatales comparativement aux femmes enceintes atteintes d’une forme plus légère.
- Date de modification :