Découvertes pour la vie

Les visages de la recherche en santé 2024

Titre

Suppléments de taurine : une piste de traitement contre le syndrome post-COVID-19

Un essai clinique générera des données cruciales pour aider les patients

Lawrence Richer

Gavin Oudit

Angela Cheung

« Collaborer avec d’autres experts à cet essai clinique nous permet de mettre en commun nos idées, nos réflexions et nos méthodes : c’est l’avantage d’appliquer une approche multidisciplinaire. »

Dr Lawrence Richer
Vice-doyen à la recherche, Collège des sciences de la santé, Université de l’Alberta
Directeur, Northern Alberta Clinical Trials and Research Center

Dr Gavin Oudit
Professeur, Département de médecine, Université de l’Alberta
Cardiologue et clinicien-chercheur, Institut de cardiologie Mazankowski

Dre Angela Cheung
Professeure de médecine et titulaire de la chaire de recherche Ho en médecine intégrative, Université de Toronto
Clinicienne-chercheuse principale, Réseau universitaire de santé

Le syndrome post-COVID-19, aussi appelé la COVID-19 de longue durée, est une affection débilitante qui touche environ 10 % des personnes ayant contracté la COVID-19. À l’heure actuelle, il n’existe pas de remède au Canada contre cette maladie, qui s’accompagne de fatigue, de brouillard cérébral, d’étourdissements, de problèmes gastro-intestinaux et d’une myriade d’autres symptômes. Quelque chose d’aussi simple qu’un supplément de taurine pourrait-il aider les patients?

Des études antérieures ont démontré les effets bénéfiques de la taurine, un acide aminé, sur la santé cérébrale, intestinale et cardiaque. En 2023, un groupe de chercheurs de divers pays ont découvert qu’une supplémentation en taurine prolonge la vie des souris de 10 % à 12 %. Au même moment, en Alberta, les travaux sur les biomarqueurs du Dr Gavin Oudit ont permis de déceler le lien entre une carence en taurine et l’aggravation des symptômes et de l’état de santé des patients aux prises avec le syndrome post-COVID-19. C’est en mettant en commun ces données dans le cadre d’un essai clinique que le Dr Oudit et ses collègues canadiens, le Dr Lawrence Richer et la Dre Angela Cheung, évaluent actuellement l’incidence de la supplémentation en taurine sur le syndrome post COVID 19.

Grâce à l’obtention d’une subvention des IRSC pour les projets d’essais cliniques, l’équipe de recherche recrutera 300 participants atteints du syndrome post-COVID-19 et mesurera l’évolution de leur état de santé, y compris de leur microbiome et de la composition de leur plasma sanguin, après la prise de suppléments de taurine ou d’un placebo. L’objectif est de déterminer la mesure dans laquelle la supplémentation en taurine aide les patients à se rétablir du syndrome post COVID-19 ainsi que les patients les plus susceptibles d’en tirer des bienfaits. Cet essai clinique est particulièrement prometteur du fait que ses conclusions pourraient s’appliquer à d’autres affections causant des symptômes similaires, comme l’encéphalomyélite myalgique (auparavant appelée le syndrome de fatigue chronique).

Dans le cadre cet essai, le Dr Richer, le Dr Oudit et la Dre Cheung collaborent depuis diverses régions du Canada et recrutent des participants d’un océan à l’autre. Pour ce faire, ils tireront parti d’une plateforme existante d’essais cliniques, intitulée « RECLAIM » (Recovering from COVID-19 Lingering Symptoms Adaptive Integrative Medicine). En plus de représenter l’un des aspects les plus gratifiants de leurs travaux, leur collaboration leur permet de mettre à profit un large éventail d’expertises et de ressources dans l’espoir de trouver un traitement efficace pour les patients.

Lectures complémentaires

Combler les lacunes dans la vaccination contre la COVID-19 et améliorer la réponse immunitaire protectrice chez les personnes vulnérables

« Je suis reconnaissante de contribuer à la production de connaissances qui peuvent améliorer les soins, répondre aux besoins de chaque patient, réduire les complications au minimum et optimiser le bien-être et l’expérience des patients. »

Dre Ruth Sapir-Pichhadze, B. Sc., M.D., M. Sc., Ph. D., FRCPC
Professeure agrégée de médecine, Université McGill, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

La pandémie de COVID-19 s’est avérée particulièrement menaçante pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli, car elles sont plus vulnérables aux perturbations de leur mode de vie et plus susceptibles de subir de graves complications d’une infection, voire y succomber. Bien que les vaccins contre la COVID-19 offrent une certaine protection, les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont moins en mesure de développer une réponse immunitaire protectrice. Pourtant, elles ne sont pas bien représentées dans les études qui visent à déterminer l’innocuité et l’efficacité des mesures préventives – comme les vaccins – contre les infections virales des voies respiratoires, en raison de leurs problèmes de santé complexes.

La Dre Ruth Sapir Pichhadze, professeure agrégée de médecine à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, s’attaque à ces lacunes dans le cadre de son essai clinique intitulé Best Shot for What You’ve Got. Cet essai vise à évaluer deux stratégies différentes pour améliorer la protection contre les virus respiratoires : évaluer l’efficacité des vaccins contre à la fois la COVID-19 et la grippe saisonnière; déterminer si des doses plus fréquentes d’un vaccin contre la COVID-19 (tous les trois ou six mois) offrent une meilleure protection. Ces approches ont pour but de favoriser une réponse immunitaire protectrice accrue aux vaccins contre les infections virales. Non seulement pourraient-elles permettre de sauver des vies et d’améliorer la qualité de vie des personnes vulnérables, mais elles réduiraient également le fardeau imposé aux aidants et au système de santé.

Optimiser le diagnostic des infections bactériennes et réduire l’utilisation inappropriée des antibiotiques grâce à un nouvel outil prometteur

Évaluation de l’efficacité d’un nouvel outil de diagnostic pour réduire l’utilisation inappropriée des antibiotiques aux soins intensifs dans le cadre de l’essai clinique de la Dre Semret

Dre Makeda Semret

La résistance aux antimicrobiens pose une grave menace pour la santé publique, à tel point que le Canada s’est doté d’un plan d’action pancanadien visant à l’endiguer. Parmi les principes fondamentaux du plan d’action, notons la réduction de l’utilisation inappropriée des antibiotiques.

La plupart des cas de mésusage sont attribuables à l’utilisation excessive ou inappropriée d’antibiotiques, par exemple afin de soigner des maladies pour lesquelles ce type de traitement n’y peut rien. Il est toutefois difficile de remédier à ce problème, en particulier dans le cas des maladies graves où la crainte d’un traitement insuffisant joue un rôle important dans la prise de décisions. Autrement dit, il est plus facile de supposer qu’un patient a contracté une infection bactérienne que de déterminer avec certitude si le développement d’une maladie est causé par un virus ou une source non infectieuse.

Le nouvel outil de diagnostic commercial MeMed BV (en anglais seulement), qui s’accompagne d’une matrice de décision, fait l’objet d’une étude financée par le Fonds pour les essais cliniques et dirigée par la Dre Makeda Semret au Centre universitaire de santé McGill, à Montréal. L’objectif est de permettre aux chercheurs, aux praticiens et aux administrateurs des soins de santé de déterminer si et comment ce nouvel outil doit être intégré dans la pratique médicale afin de favoriser son intégration optimale et fructueuse.

Approuvé par le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) aux États‑Unis, l’outil MeMed BV permet d’évaluer le niveau de trois biomarqueurs précis au moyen d’un petit échantillon de sang. Les résultats obtenus pourraient servir à déterminer la probabilité d’une infection bactérienne par rapport à une infection non bactérienne (ou l’absence d’infection). Si elle s’avère concluante, cette approche devrait réduire l’incertitude diagnostique dans les contextes où l’on observe la plus grande utilisation d’antibiotiques et la plus forte résistance aux antimicrobiens.

La Dre Semret, spécialiste des maladies infectieuses qui traite régulièrement des patients à l’aide d’antimicrobiens, dirige un programme de gestion des antimicrobiens au Centre universitaire de santé McGill. MeMed BV et d’autres outils de diagnostic similaires s’annoncent prometteurs, mais seuls des essais cliniques randomisés pragmatiques permettront de déterminer si ces outils et l’approche proposée ont leur place dans les hôpitaux canadiens.

Un nouvel espoir pour les enfants prématurés

« En laboratoire, nous avons découvert le potentiel réparateur des cellules dérivées du cordon ombilical. Nous avons travaillé sans relâche pour parvenir à reproduire les effets observés chez nos patients de l’UNSI. »

Dr. Bernard Thébaud
Néonatologiste, Hôpital d’Ottawa et Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario
Chercheur principal, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario

Tous les ans, environ 8 bébés sur 100 naissent prématurément au Canada. Pour les 26 000 enfants concernés, le risque de souffrir de problèmes de santé et même de décéder est bien supérieur à celui d’un enfant né à terme. Dans le monde, le nombre de naissances prématurées dépasse chaque année les 13 millions.

Grâce au soutien du Fonds pour les essais cliniques des IRSC, un nouvel essai clinique mené à l’Hôpital d’Ottawa et au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario pourrait apporter du réconfort aux bébés prématurés et à leurs familles. Dirigé par le Dr Bernard Thébaud, l’essai consiste à étudier la possibilité d’utiliser des cellules souches mésenchymateuses – des cellules spéciales issues du cordon ombilical – pour réparer les poumons des nouveau-nés qui requièrent une ventilation mécanique. La pression exercée par l’insufflation d’oxygène peut en effet endommager leurs tissus pulmonaires fragiles et occasionner une dysplasie broncho-pulmonaire, une affection de longue durée de la fonction pulmonaire qui peut aussi atteindre la vue, le développement du cerveau et dans certains cas l’intestin, induisant des infections sévères.

Le Dr Thébaud est convaincu que les cellules souches mésenchymateuses détiennent la clé de la solution. En plus de leur capacité à réduire les inflammations des poumons et à enrayer leur détérioration, ces cellules sécrètent des facteurs de croissance qui impulsent le processus de réparation. Leur action réparatrice s’étend même aux autres organes affectés, comme le cerveau et l’intestin, améliorant ainsi l’état de santé général des bébés prématurés.

Toute sa carrière, le Dr Thébaud a œuvré en faveur de la santé des bébés prématurés et de leurs parents, et cet essai clinique ne fait pas exception : « Voir des bébés prématurés sortir de l’UNSI dans les bras de leurs parents et les savoir en bonne santé, c’est la partie la plus gratifiante de mon travail. »

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Un médicament sûr, bon marché et largement disponible pourrait appuyer le traitement des infections pulmonaires graves et améliorer la préparation aux futures pandémies

« Ces travaux offrent le potentiel de résultats améliorés pour les patients atteints d’infections graves par le virus de la COVID-19 et autres infections pulmonaires graves, qui peuvent entraîner une maladie prolongée, une invalidité ou le décès. Si nous pouvons démontrer que le furosémide inhalé est efficace, son faible coût et sa facilité d’administration conduiront à son adoption généralisée par les systèmes de santé à travers le monde. »

Dr John Muscedere
Professeur, Département de médecine des soins intensifs, Université Queen’s

Les personnes qui contractent des infections pulmonaires graves peuvent développer une insuffisance respiratoire et nécessiter une hospitalisation dans une unité de soins intensifs, et dans ces situations elles peuvent nécessiter une ventilation mécanique qui les aidera à inspirer de l’oxygène. Malgré la disponibilité d’antimicrobiens, les résultats pour la santé de ces patients gravement malades demeurent défavorables, et il sera souvent nécessaire de recourir à des thérapies de soutien pour les aider à se rétablir.

Pour les infections pulmonaires, l’inflammation, pour laquelle il n’existe aucun traitement accepté, est l’une des principales causes de troubles respiratoires. Pendant la pandémie de COVID-19, il est devenu évident que les anti-inflammatoires sont bénéfiques, cependant ils étaient seulement disponibles en quantité limitée. À l’époque, le Dr John Muscedere, spécialiste des soins intensifs et professeur à l’Université Queen’s, avait déterminé avec ses collègues que le furosémide était un traitement prometteur. Le furosémide est un médicament sûr, peu coûteux et comportant des propriétés anti-inflammatoires, qui peut être administré directement dans les poumons par inhalation. Il est généralement utilisé comme diurétique, mais sous sa forme inhalée, il n’a aucune propriété diurétique. Ce médicament, utilisé depuis des décennies, est facilement disponible, bon marché et facile à fabriquer.

Grâce à une subvention des IRSC pour les projets d’essais cliniques, le Dr Muscedere étudiera l’efficacité du furosémide inhalé chez les patients souffrant d’insuffisance respiratoire causée par une infection pulmonaire. Son équipe recrutera 1500 patients et évaluera l’incidence du médicament sur la fonction pulmonaire, la mortalité, ainsi que la période pendant laquelle les patients nécessitent un soutien respiratoire, un apport en oxygène et une hospitalisation aux soins intensifs. Si les résultats sont positifs, l’utilisation du furosémide pour le traitement de l’insuffisance respiratoire pourrait se répandre largement au Canada et dans les systèmes de soins de santé partout dans le monde, compte tenu de son faible coût et de sa facilité d’administration. Cette avancée thérapeutique non seulement serait bénéfique pour les patients, mais elle pourrait également contribuer à renforcer notre état de préparation à la prochaine éclosion d’un virus respiratoire à potentiel pandémique.

Apprenez-en davantage sur le Fonds pour les essais cliniques des IRSC.

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Vers l’éradication de l’hépatite C : Un vaccin canadien contre le virus de l’hépatite C arrive à l’étape des essais cliniques

« Je m’intéresse tout particulièrement au développement de nouvelles thérapies antivirales, du laboratoire jusqu’au chevet des patients et tout autant du point de vue des chercheurs que de celui des patients. Sachant que l’impact du virus de l’hépatite C sur la population est important, et considérant les énormes avancées scientifiques qui soutiennent ce nouveau produit vaccinal, je suis ravie d’appuyer son développement alors que nous entamons la phase des essais cliniques. »

Dre Vanessa Meier-Stephenson
Professeure adjointe, Division des maladies infectieuses, Université de l’Alberta

Le virus de l’hépatite C (VHC) touche environ 58 millions de personnes dans le monde, dont plus de 250 000 Canadiens et Canadiennes. Bien qu’il existe des traitements efficaces pour cette infection chronique, aucun vaccin n’est encore disponible, et à ce jour les personnes à risque d’être infectées par le virus demeurent sans protection.

La Dre Vanessa Meier-Stephenson est médecin spécialiste en maladies infectieuses et chercheuse à l’Université de l’Alberta. Son laboratoire s’efforce de répondre à des questions importantes sur le plan clinique et travaille au développement de nouveaux antiviraux. Grâce à une subvention des IRSC pour les projets d’essais cliniques, la Dre Meier-Stephenson effectuera un essai clinique de phase un sur un vaccin expérimental contre le VHC, qui a été conçu à l’Institut de virologie appliquée Li Ka Shing sous la direction du prix Nobel Michael Houghton, codécouvreur du virus de l’hépatite C. La Dre Meier Stephenson sera la responsable clinique de l’essai à l’Université de l’Alberta, tandis que deux autres équipes seront dirigées par le Dr Jordan Feld à l’Université de Toronto et le Dr Curtis Cooper à l’Université d’Ottawa. Ce test initial permettra d’évaluer l’innocuité et l’efficacité du vaccin chez des volontaires en bonne santé et de déterminer la dose optimale. Les résultats permettront de déterminer si le vaccin est suffisamment sûr pour passer à la phase deux des essais cliniques.

On ne saurait trop insister sur l’importance du travail effectué par la Dre Meier-Stephenson et ses collègues. Si les essais s’avèrent positifs, ce vaccin permettrait non seulement de protéger la population contre l’infection, mais aussi de nous rapprocher de l’objectif ultime : éradiquer l’hépatite C!

Apprenez-en davantage sur le Fonds pour les essais cliniques des IRSC.

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« Vous savez que vous n’êtes pas seul »

Un programme de mentorat pour les jeunes greffés

Dre Samantha J. Anthony
Clinicienne-chercheuse, Programme des sciences évaluatives de la santé des enfants, Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de Toronto (SickKids)

Les adolescents qui ont subi une transplantation sont confrontés à des défis psychosociaux uniques par rapport à leurs camarades en bonne santé, notamment un risque accru de détresse psychologique, d’isolement social et de troubles sociaux et cognitifs. Il s’agit d’une situation préoccupante, car ces jeunes patients vivent une évolution déterminante de leur identité alors qu’ils se préparent à passer aux soins pour adultes.

Le programme iPeer2Peer est un programme de mentorat par les pairs en ligne qui jumelle chaque adolescent à un jeune adulte atteint de la même maladie chronique. En s’inspirant des besoins exprimés par les patients, la Dre Anthony et ses collègues ont testé le programme iPeer2Peer dans deux centres de transplantation pédiatrique canadiens, à savoir l’Hôpital pour enfants de Toronto (SickKids) et l’Hôpital pour enfants Stollery, avec 20 mentorés et 13 mentors. Les participants ont communiqué virtuellement au moyen d’appels vidéo et de textos pendant 15 semaines afin de renforcer les liens sociaux et les compétences en matière de transition, et de favoriser l’autogestion.

Cette recherche innovante s’appuie sur le soutien par les pairs et les technologies de santé numérique pour combler les lacunes actuelles dans les soins cliniques afin de répondre aux besoins uniques des jeunes greffés sur les plans du développement, de l’autogestion et du bien-être psychosocial. Les prochaines étapes consisteront à adapter le programme iPeer2Peer à d’autres groupes touchés par les maladies chroniques, notamment aux parents et aux aidants naturels.

Une vidéo de ce projet a valu une mention spéciale lors du concours Entretiens de l'IDSEA 2023.

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L’OI, ça fait mal : vous devez le savoir!

Comprendre la douleur chez les enfants souffrant de fragilité osseuse

Dre Argerie Tsimicalis
Professeure agrégée et chercheuse en soins infirmiers, Université McGill

L’ostéogenèse imparfaite (OI), également connue sous le nom de fragilité osseuse, est une maladie rare et héréditaire qui rend les os très fragiles, ce qui provoque de nombreuses fractures et blessures. Les enfants atteints d’OI sont confrontés à des défis uniques concernant l’évaluation et la gestion de la douleur, de la petite enfance à l’âge adulte. D’après les recherches menées par la Dre Argerie Tsimicalis à l’Hôpital Shriners pour enfants du Canada et les travaux en cours à l’Osteogenesis Imperfecta Federation of Europe (OIFE) et l’Osteogenesis Imperfecta Foundation (OIF) dans le cadre du projet « Pain & OI », la douleur est bien présente chez les enfants atteints. Cependant, il existe peu d’informations sur la douleur, la manière de la gérer et les stratégies à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de vie de ces enfants

La Dre Argerie Tsimicalis et son équipe de recherche à l’Hôpital Shriners pour enfants du Canada dirigent des travaux visant à comprendre la réalité des enfants atteints de maladies rares et à créer et évaluer de nouvelles ressources pour leur venir en aide. L’équipe cherche à mobiliser non seulement les gens, mais aussi les systèmes, pour améliorer l’évaluation et la prise en charge de la douleur et pour sensibiliser la population à cette réalité. Ces ressources aideront les enfants et leur famille à mieux comprendre les informations relatives à la santé, à communiquer leurs besoins, à participer à la prise de décisions, à gérer la maladie et à améliorer la qualité des soins.

Une vidéo de ce projet a remporté la troisième place au concours de vidéos Entretiens de l’IDSEA de 2023.

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Rien pour les jeunes sans eux

Promouvoir une véritable participation des jeunes à la recherche en santé

Dre Alene Toulany
Médecin membre du personnel, Division de la médecine de l’adolescence, Hôpital pour enfants de Toronto
Professeure agrégée, Département de pédiatrie, Université de Toronto
Scientifique associée, Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de Toronto
Scientifique adjointe, ICES

Les jeunes qui souffrent de maladies chroniques sont confrontés à des défis uniques dans leur parcours au sein du système de santé. En parallèle, ils vivent de nombreux changements physiques et psychosociaux pendant cette phase critique de leur développement. Ils doivent notamment développer un sentiment d’identité et d’indépendance, tout en apprenant à gérer et à comprendre l’incidence de leur maladie sur leur vie. C’est pourquoi il est essentiel de faire participer les jeunes à la recherche en santé pour mettre au point des interventions et des politiques qui répondent à leurs besoins particuliers et favorisent de bons résultats cliniques.

Nous avons donc fait équipe avec des jeunes pour mieux comprendre comment ils peuvent jouer un rôle plus actif dans la recherche, quels sont les avantages et les défis pour eux, et ce dont ils ont besoin pour participer pleinement à la recherche. Notre vidéo montre comment établir un partenariat avec les jeunes, en insistant sur les principes de conception conjointe, les stratégies adaptables et l’initiative des jeunes. En encourageant les jeunes à parler de leurs expériences par l’intermédiaire de la recherche, on renforce leur confiance en eux, tout en leur donnant les moyens d’agir.

La Dre Toulany défend la cause des jeunes dans les milieux cliniques et de la recherche. À l’aide d’approches intégrées d’application des connaissances, elle collabore étroitement avec les jeunes, les familles et les professionnels de la santé pour relever les défis du système de santé, notamment la transition vers les soins aux adultes, les besoins des adolescents en matière de santé sexuelle et génésique, et l’optimisation de la qualité des soins pour les personnes souffrant de maladies chroniques concomitantes de nature physique et mentale.

Une vidéo de ce projet a remporté la première place au concours de vidéos Entretiens de l’IDSEA de 2023.

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Le système de santé est-il prêt à relever les défis posés par les changements climatiques?

Adapter les innovations étrangères (mesures, politiques et évaluations climatiques) au système de santé canadien et de l’OCDE

« Mes travaux insistent sur l’importance de tenir compte des conséquences de nos activités sur l’environnement, tant dans le secteur des soins de santé que dans notre vie personnelle. Si nous posions tous des gestes délibérés au quotidien pour lutter contre les changements climatiques, notamment en adoptant des moyens de transport actif comme le vélo ainsi qu’en diminuant notre consommation de viande rouge et d’énergie à domicile, non seulement nous réduirions notre empreinte carbone, mais nous améliorerions aussi notre santé et le système de soins de santé. »

Dre Sophie Wang
Chercheuse en politiques de santé et boursière postdoctorale, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

Francesca Colombo
Cheffe, Division de la santé de l’OCDE

Représentant l’un des dangers les plus pressants de notre ère, les changements climatiques posent d’importantes menaces pour la santé de la population mondiale. Leurs conséquences se présentent sous de nombreuses formes, passant des phénomènes météorologiques extrêmes aux changements dans la distribution des maladies. Le secteur des soins de santé contribue étonnamment au problème : son empreinte carbone se compare à celle de l’industrie de l’aviation. On estime qu’il est responsable de 4,6 % des émissions de gaz à effets de serre au Canada.

Chercheuse en politiques de santé à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Dre Sophie Wang s’emploie à définir les politiques, les stratégies et les mesures que les pays devraient mettre en place afin de réduire les émissions de carbone générées par la prestation des soins. Elle se penche actuellement sur les soins primaires, la porte d’entrée pour obtenir de l’aide médicale, afin d’évaluer les émissions possiblement évitables si des affections comme l’asthme, le diabète et l’hypertension étaient traitées au moyen de ces services plutôt qu’en milieu hospitalier, dont l’empreinte carbone est beaucoup plus élevée.

La Dre Wang examine par ailleurs différentes politiques de réduction des émissions de carbone dans d’autres secteurs, notamment la consommation d’énergie des ménages, les transports et l’alimentation. Par exemple, ses travaux suggèrent que les politiques qui investissent dans des initiatives axées sur la mise en place de vélos en libre-service et l’aménagement de quartiers à usage mixte, où les services sont accessibles à pied, permettent non seulement de réduire les émissions de carbone, mais aussi les risques de surpoids et d’obésité. Résultat : la santé de la population s’en trouve améliorée. La Dre Wang souhaite mieux comprendre les interrelations entre les retombées de ces politiques afin de favoriser des modes de vie sains, de prévenir les problèmes de santé et les maladies ainsi que d’assurer la pérennité du système de santé. Grâce à son emploi à l’OCDE, elle est bien placée pour intégrer les résultats de sa recherche dans les politiques et, ainsi, impulser un réel changement.

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Autodépistage de la COVID-19 : analyse de son efficacité à l'échelle mondiale

Examen de l'exactitude diagnostique et des répercussions futures

« Depuis la pandémie de COVID-19, la population générale ne voit plus les tests d'autodépistage de la même façon, et la science du diagnostic a gagné ses galons à l'échelle mondiale. Cet examen s'ajoute aux faits solides requis pour élaborer les politiques d'autodépistage de la COVID-19. Même si nous souhaitons que la pandémie soit rapidement chose du passé, il est essentiel de tirer des leçons du déploiement mondial des tests d'autodépistage, car, comme le veut le dicton, l'histoire est un éternel recommencement. »

Dre Nitika Pant Pai
Professeure agrégée, Division d'épidémiologie clinique, Division de médecine expérimentale et Division des maladies infectieuses, Université McGill
Scientifique principale, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill – Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale
Membre associée, École de santé des populations et de santé mondiale

Apoorva Anand
Chercheuse en santé publique, gestionnaire de projet pour l'essai sur la COVID-19, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Coordonnatrice de la recherche, Hôpital pour enfants de Toronto

L'autodépistage de la COVID-19 à l'aide de tests antigéniques rapides a changé la donne dans la lutte contre la pandémie en simplifiant la détection rapide des infections et en réduisant ainsi la transmission du virus dans les milieux de soins de santé, les lieux de travail, les écoles et les autres lieux publics bondés. À la fin de 2021, ces tests étaient offerts dans les pharmacies et les épiceries partout au Canada, ce qui a permis de freiner la transmission et, dans le cas d'un résultat négatif, de faciliter la poursuite des activités sociales.

La Dre Pant Pai, professeure agrégée au Département de médecine de l'Université McGill, et son équipe ont passé en revue 70 études avec des données provenant de 25 pays et de 780 000 personnes pour évaluer l'exactitude diagnostique de ces tests.

L'équipe a conclu que les tests d'autodépistage de la COVID-19 ont une spécificité très élevée (la capacité de détecter les personnes non infectées, ou vrais négatifs), avec une exactitude supérieure à 98 %. La plupart des faux négatifs signalés sont survenus lorsque la personne était en dehors de la zone de transmissibilité. La sensibilité (la capacité à détecter correctement les personnes infectées, ou vrais positifs) s'est avérée élevée aussi, surtout chez les personnes symptomatiques, pour les tests effectués dans un environnement supervisé et lorsque des stratégies de soutien numérique étaient offertes. Enfin, les résultats de l'examen ont démontré une acceptation, une disponibilité et une facilité d'utilisation généralisée des tests à l'échelle mondiale.

La Dre Pant Pai travaille également à la conception d'innovations numériques pour soutenir les technologies de dépistage à distance des virus, en s'appuyant sur ses premiers travaux dans le domaine des tests de dépistage du VIH et d'autres infections transmissibles sexuellement et par le sang. Elle publiera sous peu les résultats d'un essai clinique mené en Afrique du Sud portant sur l'autodépistage de la COVID-19 assorti d'une application pour téléphone intelligent ou tablette. Cette application offre des conseils sur l'interprétation des résultats de l'autodépistage et évalue le risque de forme grave de la maladie chez les participants. La Dre Pant Pai espère que ces constatations aideront les personnes exposées à la COVID-19 à obtenir plus rapidement les résultats des tests et à prendre les mesures nécessaires. L'autodépistage de la COVID-19 et les stratégies du même type continueront probablement d'être des outils essentiels à la gestion des pandémies, car ils offrent une méthode pratique et efficace pour repérer les cas et réduire la transmission des virus dans les milieux publics et de soins de santé, d'autant plus que leur incidence s'étend bien au-delà de la COVID-19.

Apoorva Anand est première auteure et stagiaire de la Dre Pant Pai dans le cadre de l'examen des études sur l'autodépistage de la COVID-19. Elle a également été gestionnaire de projet pour l'essai clinique COVIDSmart CARE de la Dre Pant Pai.

Lectures connexes

Médias

Pour des soins virtuels en santé mentale équitables au Canada

Sommes-nous prêts pour le numérique en santé mentale?

« Je crois au vaste potentiel de la santé numérique pour le bien-être mental, car les soins inclusifs, de la prévention au soutien intensif, me tiennent à cœur. Je pense qu’il est essentiel de faire participer la population canadienne à la recherche et de s’efforcer de réduire les obstacles à l’accès aux services de santé mentale virtuels. »

Dre Gillian Strudwick
Scientifique principale, CAMH;
professeure agrégée, Université de Toronto

La Dre Gillian Strudwick, infirmière en chef et scientifique principale, veut intégrer le numérique aux interventions en santé mentale au Canada. Au début de la carrière clinique de la Dre Strudwick, presque toute l’information médicale essentielle était consignée sur papier. Aujourd’hui, les cliniciens ont adopté des dispositifs de suivi numérique des patients qui permettent d’extraire des données et emploient une technologie qui facilite la recherche et les soins aux patients. Cependant, la technologie numérique ne s’est pas aussi bien implantée en santé mentale que dans les autres sphères médicales.

Pendant la pandémie de COVID-19, la Dre Strudwick a constaté une hausse des troubles de santé mentale en raison de l’isolement. Des interventions numériques étaient certes offertes, mais aucune recommandation n’avait été formulée de la part d’experts ou d’organisations de confiance sur les services qui pourraient être utiles, adéquats ou sécuritaires pour les Canadiens. C’est ainsi que la Dre Strudwick et son équipe ont décidé de créer un répertoire numérique d’interventions en santé mentale, ce qui a donné lieu à un catalogue de ressources accessible à tous.

Son équipe a aussi mis au point la plateforme de messagerie texte SaskWell pour aider les Saskatchewanais aux prises avec une santé mentale chancelante pendant la pandémie. Pour s’inscrire au programme, les participants devaient remplir un bref questionnaire où ils indiquaient leur âge, leur lieu de résidence et diverses autres préférences (s’ils voulaient des services destinés aux Autochtones, par exemple). Les participants étaient alors aiguillés vers une plateforme d’intervention virtuelle en santé mentale en fonction de leurs réponses. Chaque semaine, on leur prodiguait des conseils pour améliorer leur bien-être, et ils pouvaient donner leur avis sur les services obtenus.

La Dre Strudwick souligne que la demande de plateformes de santé mentale en ligne augmente rapidement, mais qu’il pourrait involontairement se creuser un fossé entre les personnes qui ont accès aux technologies et les autres. Les infrastructures sont tellement lacunaires dans certaines régions du Canada que l’accès Internet s’en trouve limité. L’objectif à long terme est de combler le fossé et de donner à tout le monde la chance de se prévaloir de services de santé mentale.

Lectures connexes

Le Terminal Diner : un endroit que tout le monde visite au moins une fois

L'art participatif comme outil pour disséminer les résultats de la recherche au grand public, recueillir des avis et éclairer les recherches futures

« Les conversations sur la fin de vie aident à façonner non seulement l'expérience personnelle de tout un chacun, mais aussi l'avenir de la recherche et des soins : c'est ainsi qu'on peut découvrir les souhaits et les préférences de la population en ce qui touche le système de soins de santé. Voilà l'occasion parfaite de mettre les Canadiennes et Canadiens en contact avec la recherche grâce à l'art, au design et à d'autres méthodes qui confèrent à la recherche un caractère plus personnel et engageant. »

Dre Sarina Isenberg
Titulaire de la Chaire de recherche par méthodes mixtes en soins palliatifs, Institut de recherche Bruyère
Professeure adjointe, Département de médecine, Université d'Ottawa
Professeure adjointe, École d'épidémiologie et de santé publique, Université d'Ottawa

Il n'est ni facile ni réjouissant de parler de la mort et de la fin de vie, raison pour laquelle bon nombre de personnes au Canada évitent complètement le sujet, souvent jusqu'à ce qu'elles soient elles-mêmes directement confrontées à cette réalité. Les recherches montrent d'ailleurs que même si les gens utilisent souvent le système de santé au fil de l'évolution d'une maladie, ils ne reçoivent pas nécessairement de soins palliatifs ou de mesures de soutien adéquates. Qui plus est, ils ont souvent affaire à un ensemble incohérent de fournisseurs de soins, ce qui peut nuire à leur qualité de vie.

La Dre Sarina Isenberg, chercheuse à l'Institut de recherche Bruyère et à l'Université d'Ottawa, sait très bien que le grand public ne se sent pas toujours interpellé par les résultats et les questions de recherche, et que certaines personnes pourraient ne pas voir l'intérêt des travaux. Or, tout le monde meurt un jour ou l'autre. C'est pourquoi la Dre Isenberg et son équipe ont créé le Terminal Diner (en anglais seulement), une installation interactive qui allie recherche et design pour explorer le thème des expériences de fin de vie. Cette exposition unique a comme objectif de mettre un thème difficile à la portée du public et d'inviter les gens à réfléchir à une expérience qui est en fait universelle. L'exposition, auparavant présentée au Evergreen Brick Works à Toronto, sera au Centre des sciences de la santé David Braley à Hamilton jusqu'au 1er avril 2024. Elle continuera ensuite son périple à l'École d'art d'Ottawa, puis à l'Hôpital Saint-Vincent de Bruyère à Ottawa et ensuite au Congrès international de soins palliatifs McGill à Montréal. Cette œuvre financée par les IRSC a été réalisée en collaboration avec la Dre Michelle Howard (Département de médecine familiale de l'Université McMaster), Karen Oikonen et Kate Wilkes (conceptrices), Aria Wills et Shuaib Hafid (personnel de recherche), ainsi que Nyanna Flynn (aidante partenaire).

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« Une profonde motivation me pousse à améliorer notre capacité de traiter les personnes atteintes d'un cancer à un stade avancé. Malheureusement, pour de nombreux cancers, le diagnostic n'est posé qu'à un stade avancé, lorsque la maladie est très agressive et que l'efficacité des traitements possibles est limitée. Mon laboratoire a découvert plusieurs caractéristiques du microenvironnement tumoral qui contribuent à l'agressivité de la maladie et il a élaboré une nouvelle approche visant l'élimination des obstacles à l'efficacité thérapeutique. En tant que chef d'un service d'incendie, je suis très reconnaissant de pouvoir utiliser mon expertise de chercheur en oncologie pour lutter contre l'incidence alarmante du cancer chez les pompiers. »

Dr Jim Petrik
Professeur et titulaire d'une chaire de recherche du Canada, Université de Guelph
Chef du service d'incendie de Guelph-Eramosa

Dans ses recherches translationnelles sur le cancer, le Dr Jim Petrik, de l'Université de Guelph, étudie comment la manipulation du microenvironnement tumoral peut améliorer l'absorption et l'efficacité de traitements tels que la chimiothérapie, la virothérapie et l'immunothérapie. Souvent, les tumeurs présentent une structure anormale des vaisseaux sanguins, qui perturbe la circulation sanguine et entraîne un état de faible oxygénation appelé hypoxie, lequel peut réduire l'efficacité des traitements anticancéreux et donc nuire aux résultats pour les patients. Le laboratoire du Dr Petrik a mis au point une approche qui normalise la vasculature de la tumeur afin d'améliorer la perfusion vasculaire et de réduire l'hypoxie tumorale. L'équipe a démontré que ce remodelage du microenvironnement augmente l'absorption des traitements contre le cancer d'environ 500 % et entraîne la régression des cancers de l'ovaire et du pancréas à un stade avancé dans des modèles précliniques. Le Dr Petrik et son équipe sont très enthousiastes à l'idée de procéder à des essais cliniques avec cette nouvelle approche thérapeutique.

Le Dr Petrik combine sa carrière de chercheur au rôle de chef du service d'incendie de Guelph-Eramosa. Il peut ainsi mettre à profit son expertise en recherche sur le cancer pour intervenir contre l'augmentation alarmante de nombreux cancers différents chez les pompiers. En tant que chef du service d'incendie, il collabore à une étude financée par les IRSC sur les obstacles à l'utilisation de l'équipement de protection personnelle chez les pompiers. Et en tant que membre du comité sur le cancer de l'Association canadienne des chefs de pompiers, le Dr Petrik et ses collègues du service d'incendie adoptent une approche scientifique pour assurer la sécurité des pompiers. Ensemble, ils tentent de comprendre la vulnérabilité qu'entraîne l'exposition et de répondre au besoin d'un programme fiable de surveillance médicale pour les pompiers.

En juin 2023, le Parlement canadien a adopté le projet de loi C-224, lequel demande au ministre de la Santé d'élaborer un cadre national visant à mieux faire connaître les cancers liés à la lutte contre les incendies dans le but d'améliorer l'accès à la prévention et au traitement du cancer pour les pompiers. De plus, le projet de loi désignait le mois de janvier comme « Mois de la sensibilisation au cancer chez les pompiers » dans tout le Canada.

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Dr Paul Demers et Dre Jeavana Sritharan

« Nous avons tous les trois entamé nos recherches sur les pompiers pendant que nous étions doctorants. Depuis que la lutte contre les incendies a été désignée comme un agent cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer en 2022 et que le projet de loi C-224 a été adopté à Ottawa, la recherche sur ce métier fait partie des priorités de tous. Notre travail continue de générer des apports uniques à la recherche sur les pompiers visant à orienter les politiques et les mesures de prévention par des recherches sur l'épidémiologie, l'exposition et la surveillance. »

Dr Paul Demers
directeur et scientifique principal, professeur
Dre Tracy Kirkham
directrice associée et scientifique principale, professeure adjointe
Dre Jeavana Sritharan
scientifique, professeure adjointe
Centre de recherche sur le cancer professionnel, Santé Ontario
École de santé publique Dalla Lana, Université de Toronto

Les pompiers courent un risque accru de cancer et sont exposés à une combinaison de facteurs cancérogènes (qui peuvent provoquer un cancer), notamment la fumée, les produits ignifuges, le gaz d'échappement de moteur diesel, l'amiante et le travail par quart. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a récemment reclassé la lutte contre les incendies parmi les agents cancérogènes pour les humains sur la base d'indications suffisantes de sa cancérogénicité chez les humains; les indications les plus fortes étant liées au cancer de la vessie et au mésothéliome. De plus, il existe des liens probables avec les cancers de la prostate, du côlon et des testicules ainsi que les mélanomes de la peau et les lymphomes non hodgkiniens.

Le Dr Paul Demers, la Dre Tracy Kirkham et la Dre Jeavana Sritharan du Centre de recherche sur le cancer professionnel (en anglais seulement) de Santé Ontario et de l'École de santé publique Dalla Lana de l'Université de Toronto visent à améliorer la protection des pompiers en évaluant le risque de maladie et l'exposition aux dangers. Ils ont conçu un système de surveillance qui a été utilisé dans le cadre de grandes études épidémiologiques qui ont révélé des risques accrus de certains cancers chez les pompiers, ce qui correspond aux résultats de l'évaluation du CIRC. En approfondissant la compréhension du risque de cancer et d'expositions connexes, ils aident à déterminer des mesures de prévention appropriées pour les pompiers et, ce faisant, à réduire le risque de maladie.

Ces chercheurs mènent un projet visant à examiner les essais d'ajustement des appareils de protection respiratoire des pompiers au cours de tâches simulées d'assistance vitale, ce qui pourrait contribuer à améliorer les exigences de protection respiratoire, des protocoles liés aux essais d'ajustement des appareils de protection respiratoire de même que d'autres mesures de santé et de sécurité. En outre, ils s'attachent à mettre au point des méthodes pour mesurer l'exposition des pompiers aux substances polyfluorées et à d'autres produits ignifuges et ils ont effectué une étude pour examiner l'efficacité de mesures de contrôle du gaz d'échappement de moteur diesel dans les casernes de pompiers.

En juin 2023, le Parlement canadien a adopté le projet de loi C-224, lequel demande au ministre de la Santé d'élaborer un cadre national visant à mieux faire connaître les cancers liés à la lutte contre les incendies dans le but d'améliorer l'accès à la prévention et au traitement du cancer pour les pompiers. De plus, le projet de loi désignait le mois de janvier comme « Mois de la sensibilisation au cancer chez les pompiers » dans tout le Canada.

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